Femme inspirante : Dian Fossey

31 Mar 2021

6 min

 

 

Nous arrivons déjà à la fin du mois de Mars, consacré aux femmes inspirantes. Tu y auras découvert ou redécouvert Hildegarde Von Bingen, Virginie Hériot, Julia Morgan, Gertrude Ederle. Elles viennent toutes de mondes différents, d’époques différentes, de milieux différents et elles n’exerçaient pas le même métier. Mais elles m’ont toutes inspiré dans mon quotidien et dans ma créativité. Pour finir ce mois en beauté, j’avais envie de te parler de Dian Fossey, la femme aux gorilles. 

 

 

Dian Fossey est née en 1932 aux États-Unis. Elle est une célèbre primatologue américaine spécialisée dans le comportement des gorilles de l’Est au Rwanda. Elle a été poussée par l’archéologue Louis Leaky. Elle a été assassinée en 1985 dans sa hutte dans les montagnes du Rwanda. Son meurtrier est toujours inconnu. Elle a écrit un livre de mémoires « Gorilles dans la brume » qui a été un Bestseller. 

 

 

Dian Fossey en train de photographier les gorilles

 

 

Ses parents divorcent quand elle a 6 ans, son père est un homme violent et alcoolique. Sa mère se remarie avec un homme d’affaires. Celui-ci interdit à Dian de revoir son père. Elle ne le reverra plus, elle ne fera qu’entretenir une correspondance avec lui durant ses années au Rwanda. Son beau-père est un homme sévère et elle s’entend très mal avec lui. Au point qu’elle dîne dans la cuisine avec la servante et non pas à la table familiale. Dian est une petite fille solitaire et renfermée qui adore déjà les animaux. Mais elle n’a le droit de n’avoir qu’un poisson rouge. Elle le chérira toute son enfance. 

 

 

A 17 ans elle entame des études de comptabilité. Mais cela ne la passionne pas et elle tente un an plus tard des études de vétérinaire. Seulement ses lacunes en chimie et en physique l’empêchent de réussir à passer la première année. Elle sera finalement diplômée d’ergothérapie à 22 ans. Elle déménage loin de San Francisco et de son beau-père.  Elle devient responsable du service d’ergothérapie d’un hôpital dans le Kentucky. Cela ne la passionne pas mais aider des enfants en difficulté lui procure un peu de joie. 

 

 

Une de ses amies de l’hôpital part faire un Safari au Kenya et lui propose de venir avec elle. Mais Dian doit refuser faute de finances suffisantes. Qu’à cela ne tienne, trois ans plus tard elle empruntera l’équivalent de trois ans de salaire pour faire un voyage de 6 mois en Afrique.  A partir de ce jour, elle ne rentrera que rarement et brièvement aux États-Unis. 

 

 

Dian fossey en train de jouer avec les gorilles

 

 

En 1967 elle fonde le Karisoké research center pour la surveillance des gorilles du parc national des volcans du Rwanda. Le braconnage est interdit par la loi mais elle n’est que très rarement appliquée. Les gardes sont sous payés et ils sont corrompus par les braconniers afin de pouvoir chasser et enlever des bébés gorilles. Ils vont jusqu’à emprunter les armes des gardes pour tuer les animaux.  Le gorille est une espèce protégée mais elle est encore en voie de disparition et Dian craint qu’ils disparaissent tous d’ici à 30 ans.  Les gorilles se battent jusqu’à la mort pour protéger leurs petits. L’enlèvement de l’un deux provoque une dizaine de mort de gorilles adultes. Leur tête et leurs mains coupées sont ensuite vendues sur le marché aux touristes.

 

 

Dian fait de la lutte anti braconnage et de la recherche sur les gorilles ses combats. En 1969 elle reçoit trois bourses de la National Geographic Society pour ses recherches. Le magazine la suit désormais pour rendre compte de ses découvertes. Et il se rend vite compte qu’elle n’hésite pas à enfreindre la loi pour la protection des gorilles. Elle va jusqu’à porter un masque d’halloween pour faire peur aux braconniers rwandais.

 

 

L’image du gorille à l’époque est très mauvaise. On les considère comme des animaux plutôt bêtes, agressifs et dangereux. Mais Dian Fossey va prouver le contraire. Elle est la première à dévoiler de grandes découvertes sur les gorilles : le changement de groupe par les femelles gorilles par exemple. Elle découvre que les mâles à dos argenté tuent systématiquement les petits des autres mâles afin que les femelles puissent enfanter leur propre progéniture. Elle révèle aussi que ces primates recyclent leurs substances nutritives. 

 

 

En 1970 elle fait la une de National Geographic grâce à des photos de Bob Campbell. Le numéro lui assure une célébrité mondiale et fait la promotion de la protection des gorilles. Elle est photographiée la main dans celle d’un gorille. C’est la première preuve d’un contact paisible entre un homme et un gorille sauvage. 

 

 

En 1974, elle obtient son doctorat de zoologie à l’université de Cambridge. 

 

 

En 1980 la visite de touristes venus observer les gorilles, et non plus les chasser, a augmenté de 130%. C’est la première fois que les recettes du parc national dépassent ses dépenses. Cette même année elle est reconnue comme la principale chercheuse des gorilles. De 1981 à 1983 elle enseigne à Cornell, la plus célèbre université vétérinaire des États-Unis. Une sacrée revanche pour une femme qui n’a pas réussi à faire des études dans ce domaine. En 1983 elle publie son livre de mémoires « Gorilles dans la brume ». Il sera un Bestseller, salué par des éthologues. 

 

 

Le 27 Décembre 1985 elle est retrouvée morte dans la chambre de sa hutte dans les montagnes. Son crâne était fendu en deux par six coups de machette. Des traces de lutte sont visibles dans la pièce. Le meurtrier a démonté une plaque de tôle donnant directement accès à la chambre. Ce qui diminue les soupçons sur les braconniers mais semble indiqué que l’assassinat était prémédité par quelqu’un qui connaissait les lieux.

 

 

Dian Foseey parmi les gorille

 

 

Toute son équipe est arrêtée, ainsi qu’un traqueur que Dian avait renvoyé quelques mois plus tôt. Tous sauf ce dernier, retrouvé pendu dans sa cellule, seront relâchés. Un des principaux suspect, probablement à la tête d’un trafic de bébés gorilles et soupçonné d’être le commanditaire du meurtre, était à l’époque préfet de région et a dirigé l’enquête sur l’assassinat. Autant dire que le meurtrier est toujours inconnu… Dian est enterrée dans le cimetière de gorilles qu’elle avait créé à Karisoké. 

 

 

Dian Fossey se préoccupait bien plus de ses gorilles que du peuple rwandais. Elle était en colère contre le personnel très peu formé et très corrompu. Elle s’est attiré de nombreuses animosités dans la région.  Elle avait le surnom de « Nyiaramechabelli » ce qui veut dire la femme qui vit seule en montagne. 

 

 

En 1988, un film avec Sigourney Weaver s’inspire de son livre. C’est un grand succès commercial. 

 

 

Ce que j’aime chez Dian Fossey c’est sa détermination et les moyens qu’elle a mis en place pour vivre ses rêves. Combien d’entre nous emprunteraient 3 ans de salaire pour visiter un continent pendant 6 mois ? Elle n’a jamais abandonné et elle a tout fait pour être reconnue comme une experte. Cela force mon admiration. L’obtention de ses diplômes, même tardive, renforce ma conviction que tout ne se joue pas forcément dans notre jeunesse. Que la vie nous réserve bien des surprises.

 

 

Dian fossey était très proche des gorilles. Il y avait des contact physique doux entre elle et eux.

 

 

Dans ma créativité, l’exemple de Dian Fossey me donne la conviction que l’on peut être créative même si on ne l’a pas été beaucoup jusque-là. Après tout, si elle a pu devenir une experte des gorilles des montagnes avec un diplôme d’ergothérapeute, nous pouvons bien être créatives même à l’âge adulte. 

 

 

C’est pourquoi j’ai choisi son prénom comme nom pour un des carnets de dessins de La Sardine Plastique. Tu peux le découvrir ici. 

 

 

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