Nous vivons dans une société qui tente de tout uniformiser. Dès l’école on essaye de nous faire rentrer dans le moule, parfois à coup de manuels scolaires sur la tête. Et si le sentiment d’appartenance à un groupe est tout aussi important, il est nécessaire de cultiver l’individualité.
Emile Montégut, un essayiste et critique français du XIXème siècle disait : « Ce qu’on nomme individualité est le signe le plus élevé de la civilisation ; c’est le véritable triomphe de l’homme sur la fatalité, car trois choses, essentiellement contraires à la fatalité, la constituent : le caractère, point de résistance où viennent se briser les accidents extérieurs ; la liberté, mouvement volontaire de l’esprit et arme d’action ; l’originalité, qui différencie l’âme d’une autre âme, la sépare pour ainsi dire du genre auquel elle appartient et la marque d’un signe reconnaissant. Quand ces trois attributs, caractère, indépendance, originalité, apparaissent chez un homme, une individualité est constituée. »
En étant toi-même, tu fais preuve d’individualité, et donc de de caractère (ce n’est pas toujours mauvais), de liberté et d’originalité. C’est plutôt tentant non ? En étant créative ou en faisant preuve de créativité tu es toi-même. Créer vient toujours de soi. Sinon c’est de la copie. Donc selon le même principe en créant tu as du caractère, tu es libre et tu es originale. Je trouve que c’est vraiment un beau programme.
Bon et maintenant ? Je sais. Tu te dis que c’est bien joli mais comment être sûre que l’on est soi. Et comment l’être le plus souvent possible ? Ce n’est pas un exercice facile, nous sommes d’accord. Je vais te montrer comment la créativité peut t’aider sur le chemin vers toi-même.
Être soi c’est quoi ?
- S’accepter telle que l’on est
- Être indulgente envers soi-même en acceptant ses lacunes
- Assumer son passé, sa culture, ses origines
- Cultiver sa différence
- Se laisser la possibilité du changement et de l’évolution
S’accepter telle que l’on est
La créativité c’est souvent un moment que l’on passe avec soi-même. Surtout lorsque l’on crée dans un carnet ou sur du papier. Il n’y a personne pour attendre quelque chose de nous, personne pour faire des reproches ou des remarques et surtout personne qui nous intimide. Et même si la première fois que l’on se retrouve à notre table devant notre page blanche, nous nous mettons un peu la pression toute seule, cela disparait bien vite.
Lorsque tu crées, tu t’exprimes. Tu t’exprimes entièrement. Il n’y a pas une part de toi qui prend le pas sur l’autre. Si parfois c’est la tristesse qui te fait créer le lendemain c’est la joie. Chaque émotion en toi a la parole et n’est ni rejetée ni critiquée. Du moins pas pendant le processus de création.
Lorsque l’on critique nos réalisations c’est là où nous rejetons ce que nous sommes dans son entièreté. C’est pour cela que je t’invite à ne plus critiquer ce que tu crées. Après tout tu ne crées pas pour faire joli, ou pour impressionner la terre entière. Mais simplement parce que tu aimes cela et que ça te fait du bien non ?
Être indulgente envers soi-même en acceptant ses lacunes
En acceptant toutes tes réalisations, même les dessins les plus moches ou les pages que tu estimes les plus ratées, tu fais preuve d’indulgence et de bienveillance envers toi. Et tu acceptes tes lacunes, en l’occurrence ici la technique qui n’est pas toujours bien maîtrisée.
Tu commences par accepter des lacunes que tu peux changer. Le dessin s’apprend et la pratique améliore la technique. En faisant cela tu ouvres la voie pour accepter des lacunes plus difficiles à changer. Comme le fait de s’énerver facilement, d’être paresseuse ou bordélique. Ce ne sont d’ailleurs pas toujours des lacunes. Cela dépend de comment tu les vois. Personnellement j’ai accepté ces parts de moi et depuis je m’en porte beaucoup mieux. Et j’aime aussi que la plupart des pages de mon journal créatif ressemble aux dessins que je faisais à 4 ans et demi. Aujourd’hui je les regarde et je me dis « JE M’EN FOUUUUUUS, ELLES SONT TELLEMENT MOI. »
Assumer son passé, sa culture, ses origines
On peut toutes développer des complexes par rapport à son passé, à sa culture ou à son manque de culture parfois et à ses origines. Je n’ai pas d’autre diplôme que le bac et parfois je ne me sens pas légitime dans mon boulot et j’ai le syndrome de l’imposteur. Mais lorsque je crée dans mon carnet, il ne me demande pas mes diplômes, il ne me dit pas que je suis nulle ni que je devrais arrêter.
Ces moments de créations avec moi-même, dans mon carnet et le sentiment de bien-être qu’ils me procurent, me donnent confiance en moi et me donnent l’assurance qu’aucun diplôme ne me donnera jamais.
J’ai aussi la conviction que sans mon passé je ne serais pas celle que je suis aujourd’hui, je ne serais pas là à créer et à me sentir bien de le faire. Du coup je n’ai plus du tout envie de changer mon passé et je lui fais un gros câlin.
Cultiver sa différence
Contrairement à ce que tente de faire la société d’aujourd’hui, il est important de cultiver la différence. Chacune et chacun de nous est unique et c’est toute la beauté de l’humanité.
Notre même Emile Montégut affirme que : « L’homme cesse alors d’être un phénomène obscur, né d’une loi générale, se rattachant dans tous ses actes à une loi générale ; il est un être qui porte en lui-même sa loi, ou qui, pour mieux dire, la gouverne, en la faisant personnelle d’impersonnelle qu’elle était, et morale de matérielle. Lorsque l’homme s’élève à la dignité d’individu, il atteint le dernier terme de sa destinée terrestre et sociale. Enfin c’est par l’individualité que l’homme cesse d’être un animal et d’appartenir à un genre, à une tribu d’animaux ; après cela, il ne lui reste plus qu’à être une âme. »
J’aime beaucoup l’idée d’être une âme. En étant toi-même et donc différente des autres, tu gouvernes ta propre loi, tu mènes ta propre barque et tu suis ton propre chemin. Ce qui pourra te faire éviter des ravins, des pièges que d’autres n’auront pas vus.
Se laisser la possibilité du changement et de l’évolution
Être soi ne veut pas dire que nous sommes immuables, que toute notre vie nous nous énerverons vite, serons bordéliques ou paresseuses. Notre être et notre identité change et évolue tout au long de notre vie. Etre soi c’est accepter cette possibilité du changement ou d’évolution et en aimant cela. Cette attitude aidera aussi les relations avec nos proches et nos collègues. Ne pas rester campée sur ses positions et faire face au changement.
Comme tu as pu le voir, la créativité peut être une grande alliée dans le chemin pour être soi. Elle est un support et une compagne indéfectible. Alors n’hésite pas à faire appel à elle et à la laisser te guider. Tu n’en seras que plus épanouie.
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