Femme inspirante : Gertrude Ederle

24 Mar 2021

5 min

 

 

Les femmes célèbres et données en exemple ne courent pas les rues. Cela ne fait que quelques années que l’on redécouvre des femmes puissantes, qui ont marqué leur époque. En ce mois de Mars, j’avais envie de t’en présenter quelques-unes. Elles figurent parmi celles qui ont inspiré les carnets de La Sardine Plastique. Les semaines passées tu as fait la rencontre d’Hildegarde Von Bingen, la première herboriste Allemande. Tu as navigué avec Virginie Hériot, navigatrice émérite et tu as visité le palais Hearst avec son architecte Julia Morgan. Cette semaine tu vas t’immergée dans la vie de Gertrude Ederle, la première femme à avoir traversé la manche à la nage.

 

 

Gertrude est née en 1905 à New York. Elle est le troisième enfant d’un couple d’immigrés Allemands. C’est sa sœur qui lui fait découvrir la natation. Ce sera pour elle une révélation. Elle décroche sa première victoire en compétition à l’âge de 13 ans. Pour perfectionner sa technique elle observe les garçons nager et elle imite leur technique. Elle devient ainsi la première femme à maîtriser le crawl à huit temps.  C’est à l’adolescence qu’on lui donne le surnom de Trudy.

 

 

Portrait de Gertrude

 

 

A 13 ans elle entre dans l’association américaine de natation féminine. Elle passe son temps à nager et ce malgré des tympans fragilisés par une rubéole enfantine. Entre 16 et 20 ans elle remporte plusieurs championnats américains. Elle bat 29 records du monde amateurs. En 1923, elle en bat 7 ans une après-midi.

 

 

Elle participe aux JO de 1924 à Paris. Elle en repartira avec pas moins de trois médailles. Une médaille d’or pour le 400m relai nage libre et deux médaille de bronze. Elle est très déçue de ne rapporter qu’une seule médaille d’or. Cette même année elle décide de traverser la manche à la nage. Pour s’entrainer, elle commence par traverser la baie de New York. Soit une nage de 33,8 km. Elle met 7h, 11 minutes et 30 secondes. Elle bat ainsi le record masculin de la traversée et le conservera pendant 81 ans.

 

 

En 1925, elle tente une première fois de traverser la manche. Son voyage est financé par l’association américaine de natation féminine. Mais elle échoue après 8h45 de nage dans une mer très agitée. Elle ne renonce pas. Elle continue de s’entrainer, change de coach et promet de refaire une tentative. Mais l’association américaine de natation féminine la lâche et ne veut plus la soutenir après son premier échec. Qu’à cela ne tienne, Gertrude devient nageuse professionnelle afin de trouver des sponsors. A l’époque cela signifie qu’elle ne pourra plus participer aux JO.

 

 

Le Chicago tribune et le New-York Daily News acceptent de financer son voyage à condition de la suivre durant toute sa préparation et toute la traversée. Cette fois-ci son entraîneur est le 2ème homme à avoir réussi à traverser la manche à la nage. Après 18 tentatives ! De quoi donner envie à Gertrude de persévérer. En Août 1926 elle est prête à retenter l’aventure.

 

 

La traversée de la manche est un parcours extrêmement difficile. Peu d’hommes à l’époque ont réussi. En 1905-1906 une Australienne, Annette Kellerman avait tenté sa chance de l’Angleterre vers la France. Mais sans succès.

 

 

Gertrude durant la traversée

 

 

Les paris la donnent perdante à 6 contre un. Le 6 Août 1926, la mer est très agitée, si bien que même les ferries sont à l’arrêt. C’est pourtant ce jour que choisit la nageuse pour se lancer. Elle porte un bikini, ce qui est très rare pour les nageuses de l’époque. Les hommes eux, nagent nus sur les longue distances. Pour éviter les frottements. L’époque semble penser que les frottements sont moins gênants pour les femmes… Ses lunettes de bain de motard ont été créées spécialement pour l’occasion. Sa sœur l’enduit de Saindoux, de lanoline et d’huile d’olive pour la protéger du froid et des piqures d’insectes.  Elle nage le crawl tout du long.

 

 

Trois bateaux la suivent tout au long de la traversée. Sa sœur et son entraîneur bien sûr, un bateau remplis de journalistes et un bateau de Gaumont qui filme toute l’aventure. Cette fois-ci elle arrive jusqu’en Angleterre en 14 heures et trente-neuf minutes. Les courants l’ont obligée à nager 6 km de plus que d’habitude. Et même avec ce handicap elle bat le record masculin de près d’une heure. A partir de sa victoire, le crawl s’impose comme nage de fond.

 

 

« Je savais que cela pouvait se faire, cela devait se faire et je l’ai fait » dira-t-elle à son arrivée.

 

 

Gertrude à son arrivée en Angleterre

 

 

Tout d’abord les journaux français et anglais mettent en doute la validité de son record. On la soupçonne d’avoir obtenu de l’assistance. Ce n’est que lorsque que le 28 Août, lorsqu’une autre américaine Mille Carde Corson, fait la traversée en 15 heures et 30 minutes que les soupçons sont levés.

 

 

Le 31 Août, l’allemand Ernst Vierkötter bat le record de Gertrude de deux heures. Mais elle gardera le record féminin pendant encore 25 ans.  A son retour à New York, elle est accueillie par près de deux millions de personnes et elle parade dans les rues de la ville. Elle est désormais appelée « Dame record ». Son succès à fait considérablement augmenter les inscriptions de femmes au brevet de natation.

 

 

Mais sa notoriété est de courte durée. En 1927 elle joue dans un film « Swim, girl, Swim ». Mais elle ne touchera jamais son cachet. Elle a été bernée par ses agents. En 1933 elle fait une mauvaise chute et est blessée à la colonne vertébrale. A 40 ans, son problème d’audition s’aggrave et elle devient complètement sourde.

 

 

Les journaux s’en donnent à cœur joie. Ils titrent à la une, la descente en enfer de la nageuse. On doute qu’elle pourra remarcher un jour. Pourtant Gertrude persévère et se relève. Mais elle est désormais complètement tombée dans l’oubli. Elle donnera des cours de natation à des sourds. Elle meurt à 98 ans.

 

 

Aujourd’hui elle fait partie de l’international swimming Hall of Fame et du National women’s Hall of Fame. On commence seulement à reparler d’elle et à parler de son courage et de sa détermination.

 

 

Comme pour Julia Morgan, c’est la détermination et la persévérance de Gertrude qui poussent mon admiration. Elle avait un rêve et elle est allée au bout. Quoi qu’en disent les autres. Elle s’est donné les moyens de réussir. C’est pourquoi Je lui rends hommage avec le carnet Trudy. Pour nous rappeler que le meilleur moyen d’échouer c’est d’abandonner. Tu peux le retrouver ici.

 

 

le carnet Trudy de La Sardine Plastique en hommage a Gertrude Edele

 

 

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2 Commentaires

  1. Emma

    merci de votre précieuse aide pour mon travail

    Réponse
    • Géraldine

      Avec grand plaisir ! Vous travaillez dans quel domaine ?

      Réponse

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